Journée internationale des Casques bleus de l’ONU : Hommage aux « soldats de la paix » burkinabè

soldats burkinabéLe 11 décembre 2002, l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies a proclamé le 29 mai, Journée Internationale des Casques bleus des Nations Unies.  L’institution d’une Journée Internationale dédiée aux casques bleus vise à attirer l’attention de tous sur un sujet d’intérêt majeur qui concerne toute la communauté internationale : le maintien de la paix. Le Burkina Faso, à travers ses vaillants filles et fils y joue pleinement sa partition.

La Journée Internationale des Casques bleus a été instituée dans le but de rendre hommage à tous les hommes et à toutes les femmes, militaires comme civils, qui servent dans des Opérations de maintien de la paix des Nations Unies, en raison de leur niveau exceptionnel de professionnalisme, d’abnégation et d’audace. Elle vise aussi à honorer la mémoire de ceux qui ont perdu la vie au service de la paix (Rés 57/129). La date du 29 mai a été retenue en référence à la première mission de paix des Nations Unies qui a eu lieu, en Palestine, le 29 mai 1948. Le thème de la célébration 2013 est : « Maintien de la paix : s’adapter aux nouvelles réalités »

Nous sommes donc à la onzième année de célébration de cette Journée internationale des casques bleus, qui n’est pas toujours connue des Burkinabè dans leur grande majorité.

On pourrait se poser légitimement la question de savoir pourquoi une célébration en plus des multiples célébrations d’autres Journées internationales. Que gagne le Burkina Faso à célébrer une telle journée ? Quel intérêt cette célébration revêt-elle pour le citoyen ordinaire?

En réalité, ils ne sont pas nombreux les Burkinabè qui ont  déjà rencontré des Casques bleus, sinon qu’ils  ne les connaissent le plus souvent qu’à travers les médias. Qui sont-ils donc au juste ? Loin de constituer une armée des Nations Unies, les Casques bleus sont en réalité une force internationale de maintien de la paix dont le but est « le maintien ou le rétablissement de la paix et de la sécurité internationale» sur ordre du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Cette force est principalement constituée de personnel militaire prêté par les États membres de l’ONU et dans certains cas de personnel civil œuvrant dans la police et dans l’administration.

Le Burkina Faso membre des Nations Unies depuis 1960 s’est engagé dans les opérations de maintien de la paix à partir des années 1990. Cet engagement s’est fait au nom des principes de solidarité internationale et de la préservation d’un espace sécuritaire propice au développement et à l’épanouissement des populations et pour répondre aux sollicitations permanentes de la communauté internationale. L’illustration la plus parfaite de déploiement de Casques bleus d’origine burkinabè qui a été médiatisée,  est celle du Bataillon Laafi au Darfour et ce, depuis 2009. Le Chef du gouvernement s’est d’ailleurs déplacé en décembre dernier pour rendre visite au  Bataillon Laafi 4,  c’est-à- dire au 4e contingent du Bataillon Laafi déployé au Darfour. Auparavant d’autres autorités dont le Ministre des Affaires Étrangères et le Chef d’État-major Général des Armées ont également eu à effectuer des visites au Darfour, en 2009, 2011 et 2012.

 Exemplarité et professionnalisme des contingents burkinabè

 Les autorités de l’ONU ont toujours exprimé leur satisfaction quant à la prestation des personnels des différents  contingents burkinabè pour leur exemplarité et leur professionnalisme dans l’exécution de la mission à eux confiée.

Les soldats burkinabè en quittant le territoire dans le cadre des Opérations de maintien de la paix sous mandat ONU, deviennent des Casques Bleus ou encore des Soldats de la Paix internationale. Ils se détachent de leur patrie, de leurs familles et de tout ce qui leur est cher pour aller vers des horizons incertains, des zones de tensions, de guerre ouverte ou larvée, en vue de travailler avec les autres membres de la communauté internationale à maintenir et à préserver la paix internationale dont dépend également la paix de nos pays. Pour exemple, la crise au Mali touche aussi directement ou indirectement chaque Burkinabè et chaque citoyen de la bande sahélo-sahélienne.

Ainsi, des militaires y vont, et du théâtre des opérations ils ne reviennent plus. Il est donc légitime de rendre hommage à tous ces valeureux hommes et femmes qui vendent si chèrement l’image de notre pays dans les Opérations de maintien de la paix au prix de leur vie et surtout, qui contribuent à maintenir la paix et à renforcer la sécurité internationale. Les mécanismes pour le déploiement des différents contingents et la réussite de leur mission sont mis en œuvre par différents départements ministériels notamment les Affaires Etrangères, la Défense, la Sécurité, la Justice.

 Au 30 avril 2013, le Burkina Faso comptait 1 125 personnels en uniforme, soit 1074 hommes et 51 femmes, et occupait le 21ème rang sur les 116 pays contributeurs de troupes aux Opérations de maintien de la paix de l’ONU.   Notons que le Darfour, avec l’Opération Hybride Union Africaine/Nations Unies au Darfour (MINUAD), ne constitue pas la seule destination des Burkinabè pour les missions de soutien à la paix. Nous avons également la Centrafrique avec le Bureau Intégré de l’Organisation des Nations Unies en Centrafrique (BINUCA), le Sud-Soudan avec la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), la République Démocratique du Congo avec la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la Stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO), la Côte d’ivoire avec l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), Haïti avec la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH) et récemment le Mali avec la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA), transformée en Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA). La mise en place de la MINUSMA par le  Conseil de Sécurité des Nations Unies a vu le jour suite à l’adoption à l’unanimité par les quinze membres dudit Conseil de la Résolution 2100 (2013) en avril dernier. Cette nouvelle force onusienne qui a été placée sous le chapitre 7 de la Charte des Nations Unies, devra en principe prendre le relais de la MISMA, la force panafricaine en ce moment sur place au Mali, à partir du 1er juillet prochain. La MINUSMA, selon des sources onusiennes, devrait coûter quelque 800 millions de dollars par an et sera en juillet, la quatrième opération de maintien de la paix en ordre d’importance.

 Hommage aux soldats de la paix burkinabè

 Malheureusement, nous avons enregistré au cours de l’année 2012 trois (03) pertes en vies humaines, dont 02 au Soudan et 01 en Ouganda. Aussi, nous venons de vivre récemment, le 13 mars 2013, la douloureuse perte d’un autre soldat au Mali.

Pour tous ces efforts et sacrifices consentis par nos contingents, pour la mémoire de ceux qui ont perdu la vie, n’est-il pas digne de leur dédier une journée, d’autant plus que cela ne concerne pas que notre pays mais toute la Communauté internationale ? Ainsi, pour la journée du 29 mai 2013, cent trois (103) casques bleus dont les trois (03) Burkinabè qui ont perdu la vie au cours leur mission en 2012, ont été décorés à titre posthume de la médaille Dag Hammarskjöld, Secrétaire Général de l’ONU de 1953 à 1961.

Il convient de se rendre compte que les Casques bleus rencontrent des difficultés d’ordre sécuritaire, psychologique et même d’ordre financier. Au plan sécuritaire, ils sont exposés à toutes formes de danger dans leur zone d’opérations  (attaques, enlèvements, etc.). Au plan psychologique, ils subissent toutes formes de pression ou de stress. Et au plan financier, compte tenu du fait que leur paiement dépend de la contribution des États membres de l’ONU, la régularité du remboursement des indemnités est de trois à six mois maximum. D’où la nécessité pour chaque État contributeur comme le Burkina Faso de développer des stratégies pour pallier ces difficultés.

Les perspectives pourraient porter sur la capitalisation des atouts actuels à travers le soutien de tous et le renforcement continu des capacités des structures en charge des Opérations de maintien de la paix et des futurs postulants à ces missions. Cela permettra de faire rayonner  davantage le Burkina Faso sur l’échiquier international et de le conforter dans son rôle stratégique de « gardien » de la paix partout où il est sollicité.

Le souvenir de cette Journée du 29 mai au Burkina est certainement une opportunité d’échanges et de réflexions sur diverses questions autour de la vie des Casques bleus d’origine burkinabè. Elle est également une belle occasion pour rendre hommage aussi bien aux disparus qu’à ceux qui ont fait preuve d’un dévouement exceptionnel et qui sont toujours sur le terrain pour accomplir leurs tâches de Soldats de la Paix.

Cette année, l’ONU a célébré la Journée en mettant l’accent sur la rapidité avec laquelle les besoins en matière de paix et sécurité changent. Elle a aussi réfléchi sur la façon dont les opérations de maintien de la paix peuvent s’adapter aux nouvelles réalités afin de venir en aide aux personnes victimes de conflits destructeurs.

 

Ministère des Affaires Etrangères et de la coopération régionale

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