Les Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) sont devenues une véritables tribune de réflexion pour les sommités de l’information et de la communication de l’Afrique et du reste du monde. Zoom sur cette rencontre du donner et du recevoir dont la première édition s’est tenue en septembre 2004 !
Tenues pour la première fois du 27 au 29 septembre 2004, les Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO) avaient cette noble ambition : « Offrir un cadre fédérateur qui réunit des professionnels, des universitaires, des chercheurs, des étudiants et d’autres personnes-ressources d’Afrique et d’ailleurs de discuter des défis qui se présentent à tous les médias, partager des expériences, en vue de trouver des solutions appropriées ». Ainsi nées, les UACO, organisées en partenariat avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), se sont imposées comme un véritable cadre d’écoute, de réflexion et de débat sur des préoccupations du monde des médias. « NTIC et mondialisation : les médias francophones face aux mutations technologiques », tel était le thème de la première édition. « En choisissant de mettre l’accent de nos réflexions sur les médias francophones à l’aune des technologies de l’information et de la communication, il s’agit de s’interroger sur ce que l’espace francophone peut et doit faire pour accélérer le développement économique et social de nos Etats… », avait souligné Luc Adolphe Tiao, président des premières UACO, lors de son discours d’ouverture. Et Joseph G. Kahoun, un des membres fondateurs des UACO d’affirmer ce qui suit : « …Qu’avons-nous tenté de démontrer ? D’abord que nous appartenons à un espace commun qu’unissent la langue et la culture. Que nous vivons dans un monde où nous avons beaucoup de choses en partage. Que ce partage se fait essentiellement par le biais de la communication, que cette communication est aujourd’hui portée par de nouvelles technologies. Et que seule notre adaptation conséquente à ce nouveau contexte est le gage de notre participation réussie à ce concert du monde, non pas pour être à la mode, mais pour être de ce monde ». Au fil des éditions, les Universités africaines de la communication de Ouagadougou se sont bonifiées, ont acquis plus d’expérience et de professionnalisme. Toute chose qui a suscité un engouement certain à l’endroit de la manifestation, des quatre coins du monde. Pour preuve, la 8e édition prévue pour se dérouler du 7 au 10 décembre prochain va mobiliser environ 400 professionnels de la communication, aussi bien nationaux qu’étrangers. Ensemble, ils grignoteront le plat central de l’édition : « Les nouveaux enjeux médiatiques en Afrique face aux mutations internationales : mondialisation, transition numérique, presse en ligne, éthique et déontologie ». Un sujet d’intérêt à plus d’un titre car selon les organisateurs, ce nouvel univers médiatique (presse en ligne) ignore les frontières, les Etats, les législations …
Nouveaux médias, nouveaux dispositifs
Ce nouveau media appelle à de nouveaux dispositifs en matière de gestion de la vie privée et de la sécurité publique. « Il annonce ainsi une nouvelle dimension de l’entreprise des médias, de nouveaux modes de consommation, de nouveaux profils de professionnels, de profondes et urgentes relectures des curricula de formation, une reconsidération des règles d’éthique et de déontologie ». Pour eux, le souci fondamental de la huitième édition des UACO est de contribuer à approfondir la réflexion pour préparer les pays africains en particulier, à réussir leur insertion dans ce monde en mutation, dans le nouveau paysage médiatique international. Et ce n’est pas le patron de cette édition, le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao qui dira le contraire, car avant tout, communicateur et journaliste chevronné de son état. Si les UACO se tiennent régulièrement dans un cadre institutionnel selon le souhait des participants à la première édition, la périodicité de l’évènement pourrait connaître un changement à l’avenir. Ainsi, la manifestation qui, jusque-là, se tient tous les ans, se verrait étrennée le manteau d’une biennale. En tous les cas, de 2004 à 2011, les Universités africaines de la communication de Ouagadougou sont devenues, conformément aux rêves de ses pères, une institution. Elles ont été toujours au rendez-vous, chaque année. L’Etat burkinabè et la Francophonie ont tenu leurs engagements en finançant chaque édition. L’essentiel du poids financier reposant sur le budget de la présidence exécutive qui assume son organisation matérielle et intellectuelle. Une charge morale, institutionnelle et financière de plus en plus lourde qui interpelle. Faut-il aujourd’hui, opter pour un rendez-vous biennal ? Un gros avantage pour ce choix : plus de temps pour l’organisation matérielle, financière, politique, institutionnelle des UACO.
Nombamba Didier OUEDRAOGO