13e Journées de la commune burkinabè : Les maires du Burkina exposent leurs préoccupations au Premier ministre

La 13e édition des Journées de la commune burkinabè s’est tenue du 21 au 24 septembre 2011 à Gaoua, chef lieu de la région du Sud-Ouest. Les maires se sont penchés sur le thème : « Rôle et place des collectivités territoriales dans la mise en œuvre et le suivi de la Stratégie de Croissance Accélérée et de Développement Durable ». Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao s’y est rendu le 23 septembre 2011 pour soutenir les maires et s’entretenir avec eux autour de leurs préoccupations.

Entouré des ministres en charge de l’Administration territoriale, des Collectivités territoriales et de l’Action sociale, le Premier ministre a rencontré les maires du Burkina dans la salle de conférence de l’ENEP de Gaoua en présence des délégations étrangères invitées par l’Association des municipalités du Burkina Faso et des représentants des Partenaires techniques et financiers impliqués dans le processus de décentralisation. Avant le début des échanges, le président de l’AMBF Simon Compaoré a traduit la joie de ses pairs de recevoir le chef du gouvernement qu’il a remercié pour cette marque d’attention. Simon Compaoré a ensuite souhaité que le Premier ministre aborde plusieurs problèmes qui leur tiennent à cœur et qui concernent la question foncière et les problèmes liés aux lotissements, les problèmes liés aux constructions dans les villes, le transfert de compétences et des ressources financières, la question de la Carte nationale d’identité burkinabè, la gestion des fournitures scolaires et les problèmes liés aux passations de marché.

Réagissant à cette introduction, le Premier ministre a signifié aux maires qu’il n’était pas venu en donneur de leçons mais plutôt pour écouter leurs préoccupations et y apporter des réponses. Luc Adolphe Tiao a ensuite transmis aux maires les félicitations du Président du Faso pour leur engagement en faveur de leurs communes et aussi sa gratitude pour leur implication dans la gestion de la crise qui a secoué le pays. Faisant le bilan de la décentralisation, le Premier ministre a indiqué que malgré quelques problèmes rencontrés sur le terrain, ce bilan restait positif. Tout en admettant que l’état avait aussi sa part de responsabilité dans cette situation, il a soutenu que certains élus n’avaient pas compris leur rôle et leur responsabilité dans la mise en œuvre du processus. « Il est temps de trouver des solutions pour donner à la décentralisation un contenu concret » a dit le chef du gouvernement.

Invités à prendre la parole après cette intervention du Premier ministre, les maires ne se sont pas faits priés pour évoquer d’autres problèmes qui s’apparentaient plus à des plaidoyers. Il a été notamment souhaité que l’état fasse plus de sacrifices dans l’accompagnement des communes, que la forme des sanctions prises à l’encontre des maires fautifs soit revue, que l’état veille à instaurer une bonne collaboration entre les communes et les sociétés minières, qu’un effort soit fait pour faciliter la confection des extraits de naissance dans les communes, que les grandes communes renoncent aux subventions de l’état en faveur des petites communes démunies, que les maires puissent bénéficier d’une protection sociale. Les maires ont également soulevés des préoccupations liées au non versement des recettes de la Taxe de développement communal (TDC), à la nomenclature budgétaire non adaptée pour les communes, à la dégradation des commissariats lors des manifestations, à la suspension des lotissements, ainsi qu’aux nombreuses sollicitations dont ils font l’objet au sujet des parcelles, les gênant dans leur travail quotidien. Ils ont enfin souhaité une rencontre avec le Président du Faso pour un dialogue direct.

Sur certaines préoccupations, le Premier ministre a invité les ministres Jérôme Bougouma et Toussaint Abel Coulibaly à apporter des éclaircissements. Sur les problèmes de lotissements, Jérôme Bougouma a annoncé la mise sur pied d’une structure centrale qui va superviser le travail des commissions d’attribution. En attendant l’opérationnalisation de cette structure qui sera ouverte aux agents de sécurité et à la société civile, un comité interministériel fonctionne déjà pour recevoir et étudier les cas spécifiques présentés par les maires. Sur la sanction des maires, le ministre en charge de l’Administration territoriale a accepté l’idée que sa forme puisse être revue mais il a soutenu que l’état doit appliquer les textes afin d’assurer une crédibilité à la décentralisation. Pour compenser la suppression de la TDC, le ministre a annoncé la mise à disposition par l’état de la somme d’un milliard de francs au profit des communes.

Le Premier ministre a quant à lui, axé son intervention sur les problèmes de transfert des ressources, de passation des marchés, de gestion des fournitures scolaires, de cohabitation avec les sociétés minières, de protection sociale et de fiabilité des documents pour les élections à venir. A toutes ces préoccupations, Luc Adolphe Tiao a promis que des réflexions seront menées pour tenter de les résoudre. Il s’est dit particulièrement sensible à la question de la protection sociale de l’ensemble des travailleurs ; « la protection sociale fait partie de mes priorités et d’ici 3 ans, je souhaite que tous les fonctionnaires puissent bénéficier d’une assurance maladie universelle » a dit le chef du gouvernement. Luc Adolphe Tiao a également évoqué la question de la passation des marchés en regrettant que l’état ait trop mis l’accent sur le contrôle budgétaire en occultant l’atteinte des résultats. Pour lui, les lourdeurs administratives conduisent à des marchés mal exécutés ou inachevés.

Avant de clore les échanges avec les maires, le Premier ministre a plaidé pour une pérennisation des concertations gouvernement/collectivités/secteur privé afin de renforcer la politique de décentralisation. Il a tenu à partager sa vision qui est que sans une bonne politique de décentralisation, les efforts de développement du Burkina seront vains. Aussi a-t-il appelé les maires à être les messagers de cette vision et à jouer pleinement et efficacement leur rôle dans ce processus. Evoquant la campagne agricole qui s’annonce difficile cette année, il a donné des assurances quant aux mesures prises par le gouvernement pour parer aux difficultés à venir.

 

 

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