Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a présidé le 14 juillet 2011 la cérémonie d’ouverture des travaux de la conférence régionale du Parlement panafricain. Deux sujets sont inscrits à l’ordre du jour de cette rencontre de 48 heures : la transformation du Parlement panafricain en un organe législatif et la ratification de la Charte sur la démocratie, les élections et la gouvernance.
Le Président de l’Assemblée nationale burkinabè a indiqué dans son intervention que ces deux questions étaient essentielles à l’ancrage de la démocratie, de l’état de droit et de l’intégration africaine. S’agissant d’abord de la transformation du Parlement panafricain en un organe législatif, Roch Marc Christian Kaboré a estimé qu’elle était devenue un impératif car elle va permettre d’assurer le contrôle démocratique de la construction de l’Union africaine. Initialement institué avec un mandat consultatif, le Parlement panafricain disposait en effet de la possibilité d’acquérir plus tard un mandat législatif suivant une procédure pré établie. A Ouagadougou, les parlementaires africains vont donc se pencher sur cette transformation qui va donner au Parlement son autonomie surtout en matière budgétaire et permettre la mise en œuvre du contrôle parlementaire sur la Commission de l’Union africaine.
Dans son discours d’ouverture des travaux, le Premier ministre s’est réjoui de la tenue de cette conférence du Parlement panafricain au Burkina, qui témoigne selon lui, de la reconnaissance des efforts du peuple burkinabè pour la promotion de la démocratie et de la cause africaine. Appréciant les progrès réalisés par le Continent en 50 ans, il a souligné la nécessité d’un meilleur positionnement de l’Afrique dans le monde et la prise en compte des nouveaux défis qui se présentent dans les domaines de la gouvernance, de l’économie et du développement. Pour lui, les turbulences que traverse l’Afrique, dont le Burkina n’a pas échappé, doivent amener les pays à s’assumer en toute responsabilité, à identifier les insuffisances, à travailler à les corriger et à construire de nouveaux projets répondant aux aspirations des populations.
Le Premier ministre s’est dit favorable à cette transformation du Parlement panafricain en un organe législatif pour doter l’Afrique d’un forum démocratique susceptible d’apporter une réponse positive à l’accélération de son processus d’intégration et d’unité. Il a néanmoins souhaité que cette évolution se fasse avec celle des Etats eux-mêmes afin d’éviter la prise de décisions inapplicables. Le Parlement panafricain, a-t-il dit, devra jouer un rôle important dans l’architecture politique et institutionnelle africaine.
Deuxième sujet d’importance pour les parlementaires africains, la question de la ratification de la Charte sur la démocratie, les élections et la gouvernance. Pour le Premier ministre Luc Adolphe Tiao qui a joint sa voix à celle du président de l’Assemblée nationale, il est impérieux que les pays ratifient la Charte afin qu’elle puisse entrer en vigueur rapidement et offrir au Continent un cadre juridique favorable à l’épanouissement d’une démocratie véritable. Le Burkina a-t-il rappelé, fait partie des premiers pays africains à l’avoir ratifiée.